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Musique

Sous l’impulsion d’acteurs divers et motivés ( Hélice Hélas, Jean-Pierre Geissberger, Marc Champod, Robert et Malou Tauxe),
entouré de musiciens professionnels réputés (Anne-Thérèse Bieri, Baptiste Bieri, Chloé Bieri, Claude Bianchi,  Jocelyne Rudasigwa, Vincent Boillat), Queloz a enregistré douze compositions. Le résultat, sous forme de CD, porte le nom de sa première chanson, Comme les rêves sont réels. Le CD est accompagné d'un livre éponyme qui contient les paroles de ses chansons et des dessins de l'auteur.

Morceaux de l'album "comme les rêves sont réels"

Les moustachesPierre Queloz
00:00 / 05:21
Mémoire de la MerPierre Queloz
00:00 / 03:47
comme les rêves sont réels_couv - copie 2.jpg

CHANSONS (CD & livret illustré) 

Mai 2014

50 pages

14.8 x 21 cm

CHF 30 / EUR 20

isbn : 978-2-940522-16-3

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Piero l’enchanteur
 

J’ai connu des écrivains peintres, Henri Miller, Winston Churchill, Adolf Hitler, Friedrich Dürrenmatt, mais ce n’était rien à côté d’un peintre écrivain qui chante, une sorte d’artiste de rue, homme à tout faire, puisqu’il rit et boit en outre et en bouteille.

C’est un homme de la Renaissance qui eût été un prince troubadour, son machiavélisme il le met dans ses polars en alexandrins, son pouvoir il ne l’exerce que sur les mots, les sons, les formes et les couleurs, sa générosité enrobe tous ses amis. Il traduit la Divine Comédie, il écrit comme l'Arioste, il se fait lire des œuvres littéraires pendant qu’il peint et va passer toutes ses vacances en Italie, pays de l’ail, de l’art, de l’olive et des bons vins, quand il ne rame pas sur le lac.

   Homme-orchestre, il guitariste, compose, écrit, dessine, peint, boit, baise comme tous les bons vivants. Fils putatif (non ça ne veut pas dire fils de femme en cheveux) de Villon, de Ronsard, de Brassens et de Brel au moins.

   Vous verrez et ouïrez (oui je sais, c’est du français d’Ouïghour) ici cet univers qui est le nôtre où se mêlent les femmes et les juments, davantage les mollets que les croupes (Piero n’a rien à voir avec Pierre Keller, à part le chasselas), les corps et les rires, les seins, des seins et des dessins et les nez, les becs d’oiselles en un ballet fraternel, débordant d’humour et d’érotisme. Joyeusement corrosif !

   Il y a les chansons anarchistes, contre la société du tout à l’économie comme le tout à l’égout, entées de la nostalgie du petit voleur d’antan, du pickpocket de naguère, remplacé par le banquier goulu, l’État faux-monnayeur. Il y a la satire anticléricale. Les religions sont prises en grippe, ridiculisées, démonétisées, mais Piero garde le ciel céruléen et le jaune cadmium au cœur de ses rêves, les vagues de la mer et les plages de sable. Un mystique sans dieu, qui aime les femmes et leurs seins bessons (jumeaux), leur sainte géographie, du mont De Vénus aux galbes chevalins, les fruits exotiques. Ce sont les chansons d’amour, paillardes, coquines et souvent pleines d’autodérision.

   Homme d’aujourd’hui Piero transmet les valeurs de tous les temps, disciple de Bacchus et de la dive bouteille, de la jubilation, de la bonne humeur, de l’érotisme, de la gaudriole même, de la joie de vivre avec un zeste de mélancolie, et il y a du camaïeu dans ce païen, du lard et du cochon, de la chair et de la forme, le sein c’est le pain et les vrilles de la vigne.

   L’amitié, la fraternité et cette hantise de la mort qui se rapproche, du temps qui passe et qui transforme les choses. La magie de la poésie est-elle encore perceptible par les minettes de la société de consommation ? la moustache chatouille-t-elle encore les lèvres pulpeuses ? La pigelle vole-t-elle ? Car il invente des mots qui volent ce diable de poète.

   Vous remarquerez au passage un bel hommage discret à notre ami Achille Zoccola, grand peintre trop tôt disparu, et à sa compagne. L’amour, la chair, la nature, chevaux, fleurs, voiliers et créatures mi-figue mi-raisin, plus chair que poisson, sont les meilleurs antidotes à la mort, au temps qui passe. La poésie et la peinture de Piero sont tout entières de métamorphoses, les règnes animal, minéral, végétal sont des vases communicants, les femmes et les pigments, les formes se déforment et glissent l’une à l’autre. Poésie populaire et poésie aristocratique (aristos en grec signifie le meilleur) tout à la fois, car le meilleur est une grâce pour celui qui l’accepte. Des rêves qui sont réels car ils sont conjuratoires, apotropaïques, oui je voulais mettre un mot savant, musical et barbare, car la poésie rend la barbarie humaine, apotropaïque, qui préserve de la mort, du mal. Et loin de toutes superstitions, Piero brandit guitare, moustache, pinceau et poésie comme des épées et des boucliers étincelant de plumes qui vont faire couler les pertuis des auditrices et rire leurs oreilles.

 

Pierre Yves Lador

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